dance for me (nick)

Tu as des enfants ? Tu en veux ? : c'est ironique, parce que Lizzie et lui étaient les premiers à scander que la parentalité, c'était pas trop leur tasse de thé. Le genre à être la tante ultra badass qui voyage tout le temps et l'oncle cool qui file une bière dans le dos des parents. Bref. Carla est arrivée assez tôt dans leur vie, une tragédie avec laquelle ils se sont efforcés de composer. Y'a les jumeaux, aussi et la petite dernière qui vient fermer la marche. Tu penses avoir réussi ta vie ? : approximativement, et il est certain que personne ne sait réellement ce que réussir veut dire. Professionnellement, il se porte comme un charme. A la maison, ça roule, parfois comme sur des roulettes et parfois, il a l'impression d'être sur des montagnes russes. Il s'ennuie jamais, en tout cas et c'est p't'être pour ça qu'il a l'impression d'avoir réussi. Quels sont tes regrets ? : ne pas être parti de Shelton quand il en avait l'occasion, se contentant de suivre le tracé familial comme un petit garçon exemplaire, qu'il s'est d'ailleurs toujours efforcé d'être. Puis, son ultime regret, c'est de ne pas encore avoir fait un fuck à son père -- qui l'aurait certainement pas volé.  Tu es amoureux/se ? : épris de la même femme depuis tant d'années qu'il a cessé de compter, à intervalles plus-ou-moins irréguliers -- c'est qu'ils peuvent se détester autant que s'aimer, et ont une façon bien à eux de le montrer. Le fait est qu'ils reviennent toujours l'un vers l'autre. Tu faisais quoi y a 10 ans ? : exactement la même chose, mais avec plus de vigueur.

in your phone
Tu passes du temps sur ton mobile ? : sans doute un peu plus d'une heure par jour. Quelles sont tes applications préférées ? : toutes les applications imaginables pour suivre les dépenses, mais le monde à scandale de Twitter l'éclate et puis, les applications des journaux sont pas mal. Tu es sur les réseaux sociaux, lesquels tu utilises le plus ? : Linkedin ? Twitter ? A qui as tu envoyé ton dernier sms ? : un sms groupé aux gosses "pizzas ce soir ? votre mère bosse tard"

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the light is coming
(01) Le père de Nick n'était pas l'homme le plus doux et agréable qui soit. Il était violent, avait les coups de ceinture trop faciles et qu'il soit enfant ou adolescent, Nick n'a jamais bronché. N'a jamais osé. L'acte de rébellion le plus marquant de son existence a été de ne pas décrocher une seule fois son portable lorsqu'il était à l'université, rompant tout contact avec ce dernier le temps de ses études.  (02) C'était le mec populaire et moqueur au lycée, un peu bully sur les bords, sans jamais se rendre compte des répercutions que pouvaient avoir ses actes sur les plus faibles. Et puis, même s'il s'en rendait compte, il avait d'autres choses qui occupaient son esprit -- obtenir des notes suffisantes pour éviter un coup de ceinture, aider l'équipe de foot à remporter le match, séduire Lizzie. A l'époque, il estimait que le lycée était synonyme de jungle, où s'applique la loi du plus fort. Aujourd'hui, c'est un discours diamétralement opposé qu'il prône. (03) Aussi loin qu'il se souvienne, il a toujours eu la même bande d'amis. De petits privilégiés entre les murs du lycée en passant par les élèves des meilleures universités du pays, ils ne se sont jamais réellement séparés. Comme une promesse d'à jamais scellée sans qu'ils n'aient besoin de l'évoquer de vive voix. Ils ont perdu deux d'entre eux il y a dix-huit ans -- un accident de voiture dont ni lui, ni le reste de la bande ne s'est jamais réellement remis. Et une petite fille dont ils ont hérité en conséquence de l'horrible événement.  (04) Nick, pour avoir eu un père de pacotille, s'est juré de ne jamais en être un. Ou d'essayer de ne pas en être un, en tout cas. Alors il fait toujours son possible quand il est question des gosses -- de toute façon, d'après Lizzie, il ne fait jamais les choses à moitié : soit il les fait avec excellence, soit il ne les fait pas du tout. Le fait est que, la parentalité, c'est pas la chose la plus facile qui soit. Alors il assise à tous les matchs de foot de son aîné, consacre tous ses dimanche matin à un match de tennis entre lui, son épouse et ses jumeaux et tente de s'intéresser aux livres que lit son cadet, même s'il a un peu plus de mal avec ce dernier. (05) et puis y'a Lizzie. Lizzie, c'est l'amour de sa vie. Lui, contrairement à elle, l'a su tout de suite, c'était un peu comme de se faire heurter de plein fouet. Lizzie qu'il a du demander en mariage à trois reprises, Lizzie à qui il apporte un repas tous les midis, entre deux procès, qu'il emmène aux Maldives et qu'il fait danser à Rio -- c'est leur truc à eux, les voyages. Loin de Shelton, loin de la routine qui a failli les bouffer y'a seize ans. Parce que Lizzie, suffit qu'elle batte des cils pour le faire tomber à genoux et elle le sait très bien, comme lui sait qu'elle n'irait plus valser à sur une place italienne avec quelqu'un d'autre que lui. Ça marche bien entre eux, mieux que jamais depuis quelques années.