what's happening to us ? (trist)

what's happening to us ?
@trist doherty
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le verre à moitié vide, tu lances des regards vifs dans tous les sens. du monde. trop de monde. quand Lysander s'autorise un peu de festivités dans sa vie, il n'y va pas de main morte. tu ne connais pas la plupart des gens, quelques têtes, par ci par là, qui te rappellent un petit souvenir. mais rien de grandiose. c'est pas un problème pour toi, max. t'es une nana sociable. surtout quand on sait que plusieurs verres d'alcool sont déjà en train de prendre possession de ta circulation sanguine. t'y vois clair, tu ne titubes toujours pas. pourquoi s'arrêter ? à force de consommer, tu t'endurcis. t'as du mal à connaitre tes limites. disons même que ça te dérange de rester raisonnable. surtout quand tu profites lors d'une soirée. t'aimes faire la fête, tu ne vas pas te gêner. alors quand tu vois lysander au loin, tu tentes de l'approcher pour trinquer avec lui. le pauvre, il ne sait plus où donner de la tête. « LYS ?! » que tu lâches entre deux notes de musique, te bousillant les tympans. « Maxouille ! Tu tombes à pic ! Viens là...» tu comprends un mot sur deux, te laisses être emportée, guidée par sa main dans la tienne. t'as l'espoir qu'il veuille faire des shots de tequila avec toi. t'as envie qu'il cogne sans délicatesse son verre contre le tien. pour fêter ça. mais non. déclenchement d'un séisme puissance 6. inondation dans ton corps entier. toute l'eau s'est évaporée. t'es asséchée, la bouche pâteuse. qu'est qu'il fou là, lui ?! « Max, j'te présente l'gars qui tente de me battre à la beuverie des soirs, Trist...» tes yeux bleus se figent. ton visage tombe, raide. t'aimerais n'avoir aucune expression, mais elle te trahit. «...et Trist, voici enfin, ma petite soeur, Maxine.» l'palpitant qui s'accélère. le myocarde qui chavire. tu voudrais te jeter sous un canapé. te cacher derrière un rideau. mais rien ne se passe, si ce n'est lysander qui s'en va. tranquillement. ton espoir de fuite s'fait la malle. il te tourne le dos et t'envoies en silence, transparent un gros fuck. t'es prise au piège en face de ce gars. lui et pas un autre. quel destin de merde.

t'as les pieds collés au plancher, ta bière dans ta main droite que t'apportes souvent à tes lèvres. pas loin de toi, lysander, ton pote, le gars avec qui tu fais des concours d'alcool, comme si vous aviez quinze ans et que vous preniez votre première cuite à jamais. t'es là sans être là, vague à l'âme qui te fait passer une moyennement bonne soirée, pourtant, t'es toujours partant pour te rendre totalement ivre. mais pas ce soir. t'as les maux faciles et l'angoisse amère, et depuis un moment dans ta vie, rien ne tourne rond. alors, évidemment, tu as accepté de venir, pour lys, pour lui. aussi un peu pour toi, pensant que ça te changerait les idées. lys te dit quelques mots que t'écoutes qu'à moitié, mais tu acquiesces à ses phrases, qui parlent de filles, d'alcool et d'une certaine maxine. tu fais pas gaffe sur le coup, mais quand tes yeux accrochent la fille qu'il te ramène devant toi, y a ton coeur qui fait un raté. vos yeux bleu qui se croisent pour une énième fois, t'es bouche bée devant ce qu'il t'arrive, et tu sais que cette fois-ci, il faudra parler. tu regardes lys s'enfuir, tes sourcils qui se froncent, t'as pas le temps de lui dire d'attendre qu'il est déjà loin, te lançant un clin d'oeil maléfique. t'as ce soupir vulgaire devant maxine, mais t'es pas du genre à te préoccuper des autres, encore moins de cette voisine de palier. elle n'a pas l'air décidé à parler, alors, dans un haussement d'épaules, tu commences. ok alors, salut ? tes yeux plongés dans les siens, t'en oublies un instant la présence des autres membres de la soirée. tu pourrais t'enfuir, la laisser là, seule, mais on t'a déjà fait le coup et tu sais à quel point c'est désagréable. elle reste jolie, maxine, la blonde aux yeux bleu, ce cliché parfait de la fille mignonne. c'est bien toi que je croise souvent sur le palier, pas vrai ? t'aurais pu lui proposer quelque chose à boire, mais tu préfères entrer dans le vif du sujet, la déstabiliser. t'as toujours adoré faire ça : regarder les gens plonger dans un gouffre immense, comme toi, au final. le regard perçant, t'attends une quelconque réponse, voyant bien la difficulté de son être à te répondre sans bégayer.